Stable, le Conseil fédéral ? Hum ! Entre 2003 et 2016, deux évictions inouïes crépitent. Quatre fois, l’équilibre intérieur change. Voyez déjà 2003-2007. En 2003, premier séisme. Christoph Blocher (UDC) supplante Ruth Metzler (PDC). En 2006, Doris Leuthard remplace Joseph Deiss (tous deux PDC). Prenez 2007-2011. En 2007, nouveau séisme. Eveline Widmer-Schlumpf (UDC, puis PBD) écarte le même Blocher. Qui dit stabilité ?
Conséquence : une série rare de successions se déchaîne. En 2008, Ueli Maurer (UDC) remplace Samuel Schmid (UDC, puis PBD). En 2009, Didier Burkhalter suit Pascal Couchepin (2 libéraux-radicaux). En 2010, Simonetta Sommaruga (socialiste) et Johann Schneider-Ammann (libéral-radical) héritent express vpn de Moritz Leuenberger et Hans-Rudolf Merz (mêmes partis). 2011-2015 : calme apparent. Seul Alain Berset succède en 2011 à Micheline Calmy-Rey (2 socialistes). 2015-2019 : « virage à droite » ! Entraîne-t-il en 2015 le départ d’Eveline Widmer-Schlumpf (PBD) et l’arrivée de Guy Parmelin (2e UDC) ? Vrai : personne n’a très envie de s’en aller. Pourtant, le Conseil fédéral 2016-2019 fait face à de rudes enjeux (Europe, immigration, retraites, énergie, etc). Les majorités sont peu sûres. Etonnant.
Alors ? La stabilité de la Suisse devient-elle une illusion ? Or, le système politique créé en 1848, lui, tient bon. On pense à la « République Sœur » des Etats-Unis. Son système tient depuis 1787. Mais le contraste est vif entre cette stabilité et les secousses d’une présidence à l’autre. Oui, ce coup de téléphone de Donald Trump à Johann Schneider-Ammann est un symbole fascinant.