Dominante? Perdante? Seule? L’UDC de Blocher et Freysinger – bas et hauts.

Dominante ? Perdante ? Seule ? L’UDC 2015-2019 – parti de Christoph Blocher et Oskar Freysinger – traverse des temps chahutés. Avec 29,4% des voix (en 2015), elle coiffe tous ses grands rivaux (socialistes 18,8%, libéraux-radicaux 16,4%, PDC 11,6%). Mais elle perd des combats. Parfois seule contre tous (étrangers criminels bis, asile, naturalisation, immigration). Mais aussi avec de puissants alliés. Trois cas piquants.

 

Voyez la fiscalité des entreprises. Au début, centre et droite – UDC comprise – font bloc. Mieux ! Le ministre UDC Ueli Maurer pilote le dossier. Mais cette unanimité se vide. Gros échec le 12 février. Prenez la « Stratégie énergétique 2050 » (sortie lente du GKFX nucléaire). L’UDC, qui refuse, table sur une forte minorité libérale-radicale et d’autres acteurs. La ministre PDC Doris Leuthard, le Conseil fédéral et la majorité du Parlement acceptent. Verdict le 21 mai. Suivez la prévoyance vieillesse révisée (supplément AVS, 2e pilier à la baisse, TVA à la hausse, retraite des femmes à 65 ans, etc). S’y opposent l’UDC, les libéraux-radicaux, des groupes de gauche. Mais le Parlement (courte majorité au Conseil national), l’Exécutif et le socialiste Alain Berset approuvent. Jugement le 24 septembre.

 

Il y a aussi ces évictions retentissantes de Christoph Blocher (Conseil fédéral, 2007) et d’Oskar Freysinger (Conseil d’Etat valaisan, 2017). Là encore, l’UDC perd des appuis précieux. Mais, seule contre tous, il lui arrive aussi de gagner (ex : initiatives minarets 2009, étrangers criminels 2010, immigration de masse 2014). Aux élections, cette solitude lui va souvent bien. On est averti.