60 ans d’Europe. Suisse à distance. Burkhalter, Sommaruga et le Collège luttent.

1957-2017 : drôle d’anniversaire ! L’Union européenne – d’abord Communauté – célèbre ses 60 ans en pleine désunion. La Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), son esquisse de 1951, souffre avec elle. 1989 : la Guerre froide s’achève. Un ciment se désagrège. 2016 : la Grande-Bretagne quitte l’Union (Brexit). A l’Est, certains nouveaux adhérents trahissent son esprit par des postures nationalistes, voire xénophobes. On s’inquiète.

La Suisse neutre fera presque tout – bien avant Christoph Blocher – pour contourner l’Union. 1960 : elle fonde avec la Grande-Bretagne et d’autres l’Association européenne de libre-échange rivale. Petitpierre, Wahlen et Schaffner dirigent. 1972 : le Royaume-Uni adhère, la Suisse préfère un accord de libre-échange. Brugger et Graber pilotent. 1992 : le peuple rejette l’Espace économique européen (sorte d’association). Felber, Delamuraz et le Collège sont amers. Une demande d’adhésion est gelée. Années 2000 : des accords bilatéraux suivent (libre-circulation des personnes, etc). 2001 : une initiative d’adhésion est balayée. Apaisement ?

Pas vraiment. 2014 : l’initiative UDC anti-immigration ébranle ces accords. Une loi minimaliste l’amortit. 2016 : la demande d’adhésion de 1992 est retirée. 2017 : Michael Matthiessen, ambassadeur de l’Union, promet le dégel de négociations (« Le Temps », 23 mars). Didier Burkhalter, Simonetta Sommaruga et l’Exécutif luttent. Bref, peu de de Suisses s’épancheront sur les malheurs de l’Union. Est-ce un tort ? Car l’Union, en 60 ans et plus, contribue comme personne à la pacification d’un Continent querelleur. La Suisse y gagne. Alors ?