Leuthard-Juncker: fausse accalmie? Suisse-Europe: qui commande?

Suisse-Europe ! A première vue, tout va bien. La Suissesse Doris Leuthard et l’Européen Jean-Claude Juncker relancent les négociations et décident d’en finir avant la fin de l’année. Le référendum lancé par le professeur Nenad Stojanovic contre la loi d’application à l’initiative UDC AETOS « contre l’immigration de masse » de 2014 échoue. Et la loi, qui applique librement l’initiative UDC, peut entrer en vigueur. Du coup, certains pressent les promoteurs de l’initiative RASA – qui veut annuler l’initiative UDC – de la retirer. L’idée d’un contreprojet s’y perdrait. Accalmie ?

 

Non. Car l’UDC de Christoph Blocher et l’Action pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN) de Lukas Reimann ne renoncent pas à lancer d’autres initiatives. L’une abolirait la libre-circulation des personnes Suisse-Union. Une autre dénoncerait les accords Schengen-Dublin sur les frontières et l’asile. Mieux ! L’éventuelle conclusion d’un accord institutionnel Suisse-Europe donnant un droit de veto à des juges européens susciterait une résistance acharnée. L’initiative UDC pour la primauté du droit suisse sur le droit international avertit. Bref, les combats continuent.

 

Lien Suisse-Europe ? C’est peut-être le domaine où les votes populaires bousculent le plus vigoureusement Gouvernement et Parlement. 1992 : échec de l’Espace économique européen. 2001 : rejet d’une initiative d’adhésion. 2014 : acceptation de l’initiative UDC « contre l’immigration de masse ». 2016 : retrait de la demande d’adhésion du Conseil fédéral à l’Union de 1992 (conséquence de 2001 et 2014). Alors ? Qui commande ?