Suisse – Union européenne ! Ce lien redevient-il plus incertain que jamais ? Une initiative contre la libre-circulation des personnes – voulue par l’UDC, l’ASIN et Christoph Blocher – serait certes rejetée (oui 37%, non 52%, Tamedia 14 mai). Mais un accord-cadre impliquant des « juges étrangers » – soit la Cour européenne de Justice – ne ferait guère mieux (oui 37%, non 39%). Une autre initiative UDC, d’ailleurs, exige la primauté du droit suisse sur le droit international. On est averti.
Conséquence : la relance de négociations fructueuses Suisse-Union – promise par Doris Leuthard et Jean-Claude Juncker – se complique à nouveau. Bon, les tractations « Brexit » sur la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union peuvent y aider. Mais elles aussi sont rugueuses. Pourtant, en Europe, de bonnes nouvelles crépitent. Election du Français Emmanuel Macron. Sa rencontre sans délai avec l’Allemande Angela Merkel (la Rhénanie-du-Nord-Westphalie renforce ses chances, ce 24 septembre, pour un 4e mandat). Peut-être une Europe plus ouverte. Images troublantes.
Du coup, la Suisse de la présidente Doris Leuthard prend ses précautions et intensifie sa présence dans le reste du monde. Ainsi, la ministre PDC visite la Chine autoritaire et libre-échangiste de Xi Jinping, parle « Route de la Soie », tourisme, énergie. Avant elle, le chef UDC des Finances Ueli Maurer « vendra » en Asie la place financière suisse. Ailleurs, les Etats-Unis de Donald Trump s’affichent protectionnistes. Qui perd ? Qui gagne ?