« Majorité bourgeoise » – fantôme? Gössi. Pfister. Rösti. Les patrons. Les retraites.

« A majorité bourgeoise », la Suisse ? Ou est-ce un fantôme ? Les signes de désaccords entre ses acteurs se multiplient. Voyez Petra Gössi, présidente des libéraux-radicaux PLR (« NZZ am Sonntag » du 28 mai). Ses troupes, depuis les élections 2015, affichent les meilleurs scores dans les cantons. Mais elle avoue ses déceptions à l’égard de ses partenaires. Le PDC de Gerhard Pfister ne serait pas fiable. Les positions de l’UDC d’Albert Rösti sur l’Europe resteraient incompatibles avec celles du PLR. Fissures.

 

Prenez Gerhard Pfister, chef PDC (« Neue Zürcher Zeitung » du 27 mai). Ses scores dans plusieurs cantons sont à la baisse. Malgré cela, il confirme son refus de toute alliance avec les « centristes » du PBD et des Verts libéraux. Observez Albert Rösti, patron de l’UDC (« SonntagsBlick » du 28 mai). Le plus puissant parti perd des votes fédéraux décisifs, échoue dans certains cantons, peine à se faire des alliés durables. Méfiances.

 

Pire ! Le malaise s’étend aux organisations patronales amies. PLR et UDC ne veulent pas leur confier la campagne du 24 septembre contre la réforme des retraites d’Alain Berset, du Conseil fédéral et du Parlement (« SonntagsBlick » du 28 mai). Valentin Vogt, président de l’Union patronale, accuse deux des cinq Conseillers fédéraux « bourgeois » de faire cause commune avec les deux socialistes Berset et Simonetta Sommaruga (« NZZ » du 6 mai). Quels sont ces « traîtres » ? Doris Leuthard (PDC) et Didier Burkhalter (PLR) plutôt que Johann Schneider-Ammann (PLR), Ueli Maurer et Guy Parmelin (UDC) ? Sûr : ce 24 septembre des retraites sera torride.