Congé-paternité: l’exploit. Travail.Suisse, Wüthrich, Candinas: la percée.

Un congé-paternité de 4 semaines, oui ? L’initiative populaire du syndicat « Travail.Suisse » d’Adrian Wüthrich et d’autres groupes sera déposée cet été. Avec six mois d’avance sur le délai, elle réunit plus de 120.000 signatures. Son application sera flexible. Les allocations pour perte de gain financeront. D’autres acteurs – Pro Familia, Alliance F, associations d’hommes et de pères, etc – sont de la partie. Plus de 140 organisations soutiennent. Du beau monde.

 

Avertissement : il leur faudra une fameuse ténacité. Car l’idée d’un congé paternité « fédéral » fait l’objet d’une résistance acharnée. Même la prudente proposition de Martin Candinas – Conseiller national PDC grison – d’un congé-paternité de 2 semaines se heurte à un refus. Le succès des droites aux élections 2015 – UDC et libéraux-radicaux en tête – renforce le rejet. Pour certains, c’est aux entreprises et aux conventions collectives de travail de jouer les premiers rôles. Fermes.

 

Pire ! De nombreuses tentatives d’intervention fédérale en politique familiale échouent. Il faut plus d’un demi-siècle pour formuler un congé-maternité concret (article constitutionnel 1945, projet concret 2004). Pierre Triponez (radical), Thérèse Meyer (PDC), Jacqueline Fehr (socialiste) et Ursula Haller (UDC, puis PBD) en sont les « parents ». Sur les 22 initiatives populaires acceptées de 1891 à nos jours, aucune ne touche la politique familiale et sociale (au sens étroit). D’autres domaines sont plus accessibles (ex : environnement, consommateurs, morale publique, étrangers, voire institutions). Bref, pour le congé-paternité, mieux vaut s’accrocher.