Divisions et zizanies. Blocher grand-père et petit-fils. Hoffmann. Wille. Agassiz.

Harmonieuse, la Suisse ? Périodiquement, de fortes têtes alimentent d’ardentes divisions. Depuis 30 ans, le stratège UDC Christoph Blocher en est – pour certains – l’acteur dominant. Il n’est pas le premier. La 1ère Guerre mondiale et ses environs sont propices à ce type de personnalités. Plusieurs sont germanophiles et affichent une méfiance tenace à l’égard de Suisse romande. Rugueux.

 

Voyez Eduard Blocher, grand-père de Christoph (1870-1942, Vogel et Reist, Ed Monographic). Théologien, il anime une « Alliance populaire pour l’indépendance de la Suisse », proche d’UDC et ASIN. Prenez Arthur Hoffmann (1857-1927, Conseiller fédéral 1911-1917, Ed NZZ Libro, à paraître). En 1917, sa démarche pour une paix séparée Allemagne-Russie fâche les Alliés – France, Grande-Bretagne, Etats-Unis, etc. Gustave Ador, francophile, le remplace. Visez Ulrich Wille (1848-1925, général 1914-1918). Son goût pour l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’autorité est célèbre. Une controverse l’oppose notamment – dans la société de Zofingue – à l’homme de gauche Jules Humbert-Droz (Ronald Roggen, NZZ, 30 mai). Plus haut, rappelez-vous le chercheur Louis Agassiz (1807-1873). Des idées racistes remettent en cause l’appellation « Agassizhorn » dans les Alpes bernoises (Bund, 29 août 2016, NZZ, 29 mai 2017). Râpeux.

 

Vrai : aucune de ces célébrités diviseuses ne couvre exactement Blocher. Cela dit, le système suisse est largement conçu pour combler pareilles brèches. Votes populaires intenses. Gouvernements collégiaux et multipartites. Généraux rassembleurs (Dufour et Guisan plutôt que Wille). Ce match est permanent.