Pas d’évêchés catholiques pour la Zurich d’Ulrich Zwingli ou la Genève de Jean Calvin ? 500 ans après la Réforme protestante de Martin Luther à Wittenberg, le statu quo continue (« Bund » et « Tages-Anzeiger » du 10 juillet). Pourtant, l’Eglise romaine aurait les mains libres. En 2001, peuple et cantons abolissent le droit de veto fédéral sur de nouveaux évêchés. La Conférence des évêques suisses et d’autres acteurs esquissent des projets. Mais rien ne se passe. Des obstacles surgissent. Divergences dans le diocèse de Coire (Zurich en fait partie). Séparation Eglise-Etat à Genève (dans le diocèse de Lausanne-Genève-Fribourg). On freine.
Affaire sensible ! Nous sommes là face à un vestige du « Kulturkampf » des années 1870. Pie IX énonce le dogme d’Infaillibilité pontificale. La tentative d’érection à Genève d’un évêché piloté par Gaspard Mermillod tourne à la crise entre la Suisse radicale et le pape. 1873 : Mermillod est expulsé pour 10 ans. 1874 : le droit de veto est inscrit dans la Constitution. Puis, la séparation Eglise-Etat s’affirme à Genève (1905-1908) comme à Neuchâtel (1941). Depuis, le calme revient. Les textes anticatholiques de la Constitution sont retirés (jésuites et couvents en 1973, évêchés en 2001). Mais, sur la création de nouveaux évêchés à Zurich et Genève (à Lucerne aussi), on fait du sur-place.
Vrai : les tensions politico-religieuses se déplacent sur l’Islam. 2009 : de nouveaux minarets sont interdits. 2013 : le Tessin abolit le port de la burqa. Une initiative fédérale est annoncée. Il n’empêche. Les duretés du XIXe siècle laissent-elles des traces ? Qui sait ?