117 Conseillers fédéraux. La gloire et l’humilité. Cassis, Sadis, Vitta et les autres.

Qui sera la 117e tête du Conseil fédéral ? Le Tessinois Ignazio Cassis – le 20 septembre – résistera-t-il à la concurrence de Laura Sadis, Christian Vitta et des autres ? Quelle gloire – face à l’Histoire – peut-il ou peut-elle espérer ? Car peu des 116 premiers Sages laissent dans le public une trace inoubliable. Or, plusieurs sont des figures fortes. Dans l’équipe 2017, Doris Leuthard, Simonetta Sommaruga et Alain Berset méritent un coup d’œil. Les autres aussi. Cette humilité est liée au fonctionnement collégial du Conseil fédéral – une rareté en démocratie. Aucune tête ne doit dominer. Qu’on se le dise !

 

Voyez le Collège fondateur de 1848. Jonas Furrer, Henri Druey, Stefano Franscini et leurs 4 collègues sont de vrais talents. D’autres suivent. Choix subjectif : Emil Welti, Numa Droz, Louis Ruchonnet, Josef Zemp, Giuseppe Motta, Edmund Schulthess, Gustave Ador, Rudolf Minger, Max Petitpierre, Hans Peter Tschudi, Pierre Graber, Kurt Furgler, d’autres. Pour les derniers, le recul manque. Mais peu d’entre eux, hors de leur canton, sont « célèbres ». Et pourtant ! La Suisse, pendant ces 169 années, est parfois perçue comme l’une des mieux gouvernées. Vrai ou faux ?

 

Il y des cas limites. Friedrich Traugott Wahlen, Conseiller fédéral 1958-1965, connaît la gloire comme délégué à l’agriculture pendant la guerre. Christoph Blocher, Conseiller fédéral 2003-2007, conquiert la sienne comme chef d’opposition. Mieux vaut donc sortir du Conseil fédéral. Les entrepreneurs-politiciens Alfred Escher et Gottlieb Duttweiler le rappellent. Les généraux Guillaume-Henri Dufour et Henri Guisan s’en rapprochent. Etrange, la Suisse ?