La presse « Tamedia », l’une des plus influentes de Suisse, est-elle en soucis ? « Der Bund » et « Berner Zeitung », titres bernois, sont-ils les plus menacés ? Des élus s’en inquiètent (« SonntagsBlick » du 20 août). Des sources évoquent un recul des recettes de publicité et d’abonnements de 30% d’ici à 2025. Des licenciements frapperaient d’abord le sport et l’information étrangère (« Public Group », « Journal B »). Parmi les titres « Tamedia » figurent aussi le « Tages-Anzeiger » (qui travaille avec le « Bund »), la « SonntagsZeitung », « 24 Heures », « Tribune de Genève », « Le Matin », bien d’autres. Pietro Supino et la famille Coninx gouvernent.
Quelle tendance ? Le « Tages-Anzeiger » de Zurich, titre-phare, serait au centre-gauche. « Tamedia » affiche son indépendance face à la droite UDC de Christoph Blocher. Mais sa direction serait divisée à son égard. Car Blocher et ses amis multiplient les démarches pour se rapprocher des grands groupes. Succès inégaux. En 2014, la tentative de placer le blochérien Markus Somm à la tête de la libérale-radicale « Neue Zürcher Zeitung » échoue. En 2017, le rachat par l’importateur de voitures Walter Frey et d’autres de plusieurs titres Ringier capote (« Blick », « SonntagsBlick », « Blick am Abend »). Ringier, lui aussi, se veut indépendant en politique. Partie remise ?
Blocher et ses amis, pourtant, bâtissent un empire. Maîtres de la « Weltwoche » (de Roger Köppel) et de la « Basler Zeitung » (du même Markus Somm), ils mettent la main sur 25 journaux gratuits (720 756 exemplaires, près de 800 000 lecteurs). C’est une autre lutte pour le pouvoir. Blocher, à 77 ans le 11 octobre, garde la forme.