Europe, fissures. Rajoy, Puigdemont, Babis, Strache et Cie. Suisse perdante?

Fissurée, l’Europe ? Plusieurs signaux crépitent presque en même temps. En Espagne, le face à face entre le pouvoir central de Mariano Rajoy et les indépendantistes catalans de Carles Puigdemont se durcit. En République tchèque, le « populiste » Andrej Babis – « Trump tchèque » – gagne les élections. En Autriche, le fpö anti-immigrants de Hans-Christian Strache, 3e aux élections, pourrait faire partie d’un prochain Gouvernement. Qui s’inquiète ?

 

Pire ! En Europe Centrale, des acteurs euro-sceptiques sont déjà au pouvoir (ex : Viktor Orban en Hongrie, Andrzej Duda et Jaroslaw Kaczynski en Pologne). Entre la Grande-Bretagne de Theresa May et l’Union européenne de Jean-Claude Juncker, les négociations de sortie avancent mal (« Brexit »). En face, les bonnes nouvelles se font rares. En France, Emmanuel Macron – « République en marche » – en est une. En Allemagne, les perspectives d’entente entre les chrétiens-démocrates d’Angela Merkel, les libéraux et les Verts laissent espérer. Tout de même.

 

Tout cela, en Suisse, consolide-il la méfiance à l’égard de la construction européenne ? Confirme-t-il le refus de l’Espace économique européen (1992), l’abandon d’une adhésion à l’Union (2001, 2016), voire l’acceptation de l’initiative UDC « contre l’immigration de masse » (2014) ? Bah ! Un affaiblissement de la construction européenne ferait plutôt l’affaire d’acteurs tels que la Chine de Xi Jinping (autoritaire), la Russie de Vladimir Poutine (semi-autoritaire) ou les Etats-Unis de Donald Trump (isolationnistes). Pour la Suisse de Doris Leuthard, quel avantage ?