1917-2017. Lénine, Poutine et nous. Un carrefour. Une répulsion.

Suisse-Russie ! Les 100 ans de la Révolution d’octobre-novembre 1917 laissent en Suisse des souvenirs mélangés. Notre pays y sert de carrefour (Alain Campiotti, « La Suisse bolchévique », L’Aire/Le Temps). Des figures-clés y font des séjours remarqués (ex : Lénine, Trotsky). Des personnalités de la gauche helvétique, parfois, y sont associées (ex : Robert Grimm, Paul Graber, Jules Humbert-Droz). La conférence de Zimmerwald contre la guerre, en 1915, laisse des traces (« L’Hebdo », 16 juillet 2015). Il y a foule.

 

Mais ce communisme autoritaire divise. On le devine au bilan, mitigé selon certains, de la Grève générale (1918). On le remarque au refus du Parti socialiste suisse d’adhérer à la IIIe Internationale (1921). On le vérifie lors de l’assassinat du diplomate soviétique Watzlaw Vorowsky par Moritz Conradi à la Conférence de Lausanne (1923). Le lien Suisse-URSS en est durablement abîmé (1923). Staline, avec d’autres, fait tomber le ministre suisse Marcel Pilet-Golaz (1944). Plus tard, la « Guerre froide » ravive l’inimitié.

 

Et pourtant ! Les relations Suisse-Russie, avant et après la période soviétique (1917-1991), sont souvent bonnes. Au Congrès de Vienne, le Tsar Alexandre 1er et le diplomate Capo d’Istria sont des amis (1815). Valais, Neuchâtel, Genève et l’Ancien-Evêché de Bâle, alors, entrent dans la Confédération. Depuis Mikhaïl Gorbatchev (1985-1991), plus encore depuis la chute de l’URSS (1991), les relations Suisse-Russie redeviennent courtoises. Vladimir Poutine – en pleine annexion de la Crimée – multiplie les gestes amicaux à l’égard du président suisse de l’OCDE Didier Burkhalter (2014). Qui s’étonne ?