Faux « droitier », Cassis? « Trahi », le camp Blocher? L’Europe en frémit.

1er novembre ! Le Tessinois Ignazio Cassis – successeur du Neuchâtelois Didier Burkhalter – prend les Affaires étrangères. Tous deux sont libéraux-radicaux. Ce Conseil fédéral subit-il ainsi sa deuxième « poussée à droite » depuis 2015 ? Déjà, la PBD grisonne Eveline Widmer-Schlumpf cède la place à l’UDC vaudois Guy Parmelin. Gouverneront donc une PDC (présidente Leuthard), 2 socialistes (Berset, Sommaruga), 2 PLR (Cassis, Schneider-Ammann) et 2 UDC (Parmelin, Maurer). Mais gare aux surprises !

 

Ignazio Cassis fait tout pour plaire – le 20 septembre – à la « droite » UDC blochérienne du Parlement. En combattant la réforme des retraites du 24. En lâchant sa nationalité italienne. En adhérant 9 jours avant à l’association Pro Tell pour la liberté des armes (il s’en est retiré). Cette UDC l’aurait adjuré de freiner sur l’Europe (aide à l’Est, accord-cadre). Mais là, il est douteux qu’Ignazio Cassis s’exécute (« SonntagsZeitung », « Le Matin Dimanche », 29 octobre). Et on voit mal le PLR tessinois s’engager pour la nouvelle initiative UDC contre la libre-circulation Suisse-Europe. Un faux « droitier », Cassis ?

 

Bref, le « virage à droite » 2015 peine toujours à se concrétiser. Ce qui menace, ce sont des blocages de longue durée. Suisse-Europe : on attend toujours le redémarrage (ex : accord-cadre ou non, « juges étrangers » ou non, électricité). Les coups d’arrêt du « Brexit » entre la Grande-Bretagne et l’Union dérangent. Réforme des retraites : l’échec du 24 septembre est dû aux « droites », mais aussi à une frange de « gauche », aux femmes, aux jeunes. Relance compliquée. Fiscalité des entreprises : idem. Ignazio Cassis est servi.