Cible SSR. Une passion alémanique « de droite ». Club Hofer, Natalie Rickli.

4 mars 2018 ! L’initiative « No Billag » pour l’abolition des redevances radio-télévision gagnera-t-elle ? A droite, la bataille fait rage. Si « Economiesuisse » de Heinz Karrer la refuse, l’Union suisse des arts et métiers de Jean-François Rime s’y rallie. Et l’UDC de Christoph Blocher pourrait faire chorus. Ces votes sur la radio-télévision sont à haut risque. Il en faut trois pour un article dans la Constitution (1957, 1976, 1984). La loi pour une perception modifiée de la redevance passe de justesse (2015). La survie du service public SSR, mais aussi de radios et télévisions régionales, est en jeu. Doris Leuthard (Conseillère fédérale), Jean-Michel Cina et Gilles Marchand (président et directeur SSR) sont au front. Epique.

La SSR est dans le viseur. Dès 1922, de premiers diffuseurs radio surgissent. Dès 1931, la SSR les fédère. Dès 1953, la télévision s’y greffe. Une péréquation financière y avantage les Latins. Mais, en Suisse alémanique et « à droite », cette SSR irrite. L’UDC pré-blochérienne y est active. Le Conseiller national UDC bernois Walther Hofer s’y fait un nom (« Club Hofer »). Torride.

Accalmie ? Des radios et télévisions privées se lancent. 1979 : le Zurichois Roger Schawinski est un pionnier (« Radio 24 », avec émetteur en Italie). Années 1980 : le Conseil fédéral, sous l’UDC Leon Schlumpf, les libère. Mais la SSR, jugée par certains trop puissante, est plus combattue que jamais. L’UDC post-blochérienne – la Zurichoise Natalie Rickli en tête – est virulente. En 2015, seuls Genève, Vaud, Neuchâtel, Jura, Fribourg, les Grisons et Bâle-Ville sauvent la loi. Bref, ce 4 mars s’annonce rude.