Doris Leuthard, Alain Berset, Ignazio Cassis – 3 catholiques. Ueli Maurer, Johann Schneider-Ammann, Guy Parmelin – 3 protestants. Simonetta Sommaruga – «sans-confession». Tel est le nouveau Conseil fédéral. Le catholique Cassis vient. Le protestant Burkhalter part. Dans la population, 38% de catholiques voisinent avec 26% de protestants (version Zwingli-Calvin). S’ajoutent – par exemple – 7,7% d’autres chrétiens (orthodoxes, évangéliques, luthériens, anglicans, etc.), 5% de musulmans, 0,2% de juifs. Mais aussi 22% de « sans-confession » (2014, Wikipédia). Eux sont en hausse.
Vrai : les clivages religieux, en Suisse 2017, pèsent moins. On peine à en voir la trace au Conseil fédéral. Le refus de Kurt Furgler, PDC catholique, de gérer l’avortement dans les années 1970 est célèbre. Mais le peuple abolit aussi les « articles d’exception » visant l’Eglise romaine (jésuites et couvents en 1973, évêchés en 2001). Il vote une loi sur l’avortement plus libérale (en 2002). Cela dit, les libéraux-radicaux de Cassis et Schneider-Ammann comme les socialistes de Berset et Sommaruga se veulent indépendants des religions. Le PDC de Leuthard, héritier des catholiques-conservateurs, s’ouvre à d’autres chrétiens. Quant à l’UDC de Maurer et Parmelin, proche des protestants, elle perce en terres catholiques. Le fils de pasteur Christoph Blocher y a sa part. Piquant !
Coïncidence ? Ce rééquilibrage au Conseil fédéral tombe en plein 500e anniversaire de la Réforme protestante (Martin Luther 1517, Ulrich Zwingli 1519, Jean Calvin 1536). 500 ans après, l’Islam « dur » occupe le terrain. Rude affaire.