Secret bancaire perdant? Glasenberg, Ribar, Metzler et les « Paradise Papers ».

A qui profitent les révélations d’évasion fiscale des « Paradise Papers » – après les « Panama Papers » – d’une équipe internationale de journalistes d’investigation ? Qui, dans la bataille du secret bancaire, y gagne ? Le destin de l’initiative de l’UDC Thomas Matter « Pour la protection de la sphère privée » en est-il bousculé ? Cette initiative, sans contester l’échange international de données fiscales, veut maintenir le secret bancaire en Suisse même. Le Parlement ne s’y rallie pas. Mais, en 1984, une initiative socialiste pour moins de secret bancaire est nettement rejetée. Bref, le score de l’initiative Matter, si elle n’est pas retirée, est attendu avec curiosité.

 

Vrai : les « Paradise Papers » sont riches en révélations. Certaines touchent des acteurs suisses. Le groupe Glencore des matières premières d’Ivan Glasenberg – dans le canton de Zoug – est l’un des plus connus. C’est l’héritier de Marc Rich. Ses activités en République démocratique du Congo sont visées. La présence de Monika Ribar – présidente des CFF – dans une société des Iles Vierges étonne. Là, l’Angola entre en scène. Les noms de Ruth Metzler (ex-Conseillère fédérale PDC) ou de Walter Fust (ex-chef du Développement et de la Coopération DDC) sont évoqués. Il y en a d’autres.

 

Question ! Ces révélations poussent-elles à une pratique plus restrictive du secret bancaire et d’activités financières « délicates » ? C’est à voir. Car on peine à y découvrir des agissements illégaux. Les acteurs, à première vue, agissent dans le cadre de ce qui est permis (ou de ce qui n’est pas interdit). Le score final de l’initiative Matter en dira peut-être plus. Suspense.