Suisse contre Liechtenstein ? Suisse contre Union européenne ? Ou les deux ? La « liste grise » des paradis fiscaux incluant la Suisse de Doris Leuthard crée des remous (« NZZ am Sonntag », 10 décembre). Cette liste compte 47 pays (la « liste noire » 17). Or, dans une première version, la Suisse n’y figure pas. C’est sur demande du Liechtenstein qu’elle y est ajoutée (par souci d’« égalité de traitement »). Car l’échec d’une réforme de la fiscalité, le 12 février, oblige la Suisse à corriger. Mais l’Union se garde bien d’inscrire dans la liste les Etats-Unis de Donald Trump ou la Chine de Xi Jinping. Chef de l’Economie suisse, le libéral-radical Johann Schneider-Ammann est « irrité ». Chef des Finances, l’UDC Ueli Maurer juge la péripétie « arbitraire », mais « négligeable ». Nuance ?
Sûr : la liste de l’Union tombe mal. Elle suit de près : la réunion « de déblocage » à Berne entre Doris Leuthard et Jean-Claude Juncker, le crédit de 1,302 milliard de francs à l’Union, une application quasi-indolore de l’initiative UDC de 2014 contre « l’immigration de masse » (dès 8% ou 5% de chômage, selon les étapes, pour un taux de 3,3% en novembre). Fait aggravant, l’Union serait plus indulgente avec les Etats-Unis ou la Chine qu’avec la Suisse. Malaise.
Loi du silence brisée ? Pas sûr. Un vif affrontement crépite sur le harcèlement, mardi dernier, dans le puissant groupe parlementaire UDC (« SonntagsBlick », 10 décembre). Il tourne autour de révélations de la Genevoise Céline Amaudruz. Le Bernois Adrian Amstutz, ex-chef de groupe, les lui reproche. Le Fribourgeois Jean-François Rime, président de l’USAM, la défend. Ce combat continue.