Luther, Zwingli, Calvin et le capitalisme. Leuthard, Cassis, Levrat et la glaciation.

Noël 2017 et 500 ans de Réforme ! Martin Luther (1517), Ulrich Zwingli (1519), Jean Calvin (1536) et les autres pères du protestantisme sont-ils – en Suisse et ailleurs – les précurseurs du capitalisme moderne ? Ou le seraient-ils contre leur volonté ? Max Weber, sociologue allemand, en fait une thèse célèbre. Or, la Révolution industrielle décolle au XVIIIe siècle (en Grande-Bretagne d’abord). Des terres catholiques y participent aussi (italiennes, françaises, belges, etc). Des cantons catholiques comme Zoug ou Schwyz montent en grade. Plus largement, certains y voient d’autres signes avant-coureurs que la Réforme (Renaissance, Philosophie des Lumières, Judaïsme, Confucius, etc). Alors ?

 

Ce qui frappe, c’est l’écart dans le temps. Entre Réforme et Révolution industrielle, il y a deux siècles. Voyez Confucius. Le Sage chinois vit, en gros, entre 555 et 479 avant Jésus-Christ. Mais la Révolution industrielle en Asie de l’Est, d’influence confucéenne, démarre à la fin du XIXe siècle (ex : Japon et villes chinoises, le quatuor Corée du Sud, Taiwan, Hong Kong et Singapour, la Chine de Deng Xiaoping, voire le Vietnam). Prenez le Judaïsme. Le monde juif, lui, vivrait sa 5778e année. Quelle endurance !

 

Peu religieuse, la subite glaciation Suisse-Europe ? Mais elle suscite des idées. Doris Leuthard, présidente PDC, suggère un vote populaire. Ignazio Cassis, nouveau ministre libéral-radical, propose un Secrétariat d’Etat pour l’Europe. Christian Levrat, chef socialiste, le qualifie de ministre stagiaire (« SonntagsBlick », « SonntagsZeitung », « Le Matin Dimanche », 24 décembre). Le ton monte.