Qui, le 4 mars, peut terrasser l’initiative « No Billag » pour l’abolition de la redevance radio-télévision ? Des sondages la donnent gagnante. Or, un « oui » affaiblirait le service public SSR comme de nombreux diffuseurs régionaux et locaux. Pour le bien de la cause, les chefs de la SSR – le président Jean-Michel Cina et le directeur Gilles Marchand en tête – devraient-ils se taire ? C’est ce que leur conseillent les présidents Gerhard Pfister (PDC) et Christian Levrat (socialiste). Motif : leurs interventions iraient à fins contraires (« Le Matin Dimanche », « SonntagsZeitung », 24 décembre). Pas moins.
Alors, qui ? La Conseillère fédérale PDC Doris Leuthard, dont la présidence 2017 s’achève, est au front. Beaucoup comptent sur son charisme. Mais attention ! Elle aussi peut échouer (2012 résidences secondaires ; 2013 vignette autoroutière ; 2017 discussions Suisse-Europe). D’autres Sages peuvent s’y mettre. Cela dit, lors de votes populaires, personne n’est infaillible. Depuis 1891, 22 initiatives – souvent contre l’avis du Parlement et du Gouvernement – sont acceptées. Gare !
Côté partis politiques, on s’inquiète. Le gros de l’UDC appuie « No Billag ». D’autres devraient refuser. Mais, en Suisse alémanique surtout, ce rejet s’accompagne de piques contre les appétits de la SSR, de grognes sur le « gauchisme » de collaborateurs, etc. Côté éditeurs de presse écrite, on décèle des propos ambigus. En 2015, la Suisse romande et romanche sauve de justesse la révision de la perception de la redevance (disent « oui » Genève, Vaud, Neuchâtel, Jura, Fribourg, Grisons, plus Bâle-Ville). Le 4 mars, suffira-t-elle ?