Qui a peur du peuple ? Ueli Maurer et Guy Parmelin, Conseillers fédéraux UDC, s’opposent. Chef des Finances, le Zurichois voudrait soustraire au vote populaire la nouvelle version de l’imposition des entreprises. Chef de la Défense, le Vaudois, lui, ne craint pas une votation sur de nouveaux avions de combat (« NZZ am Sonntag », « Le Matin Dimanche », 28 janvier). Or, deux précédents projets subissent des échecs populaires (avions Gripen en 2014, imposition des entreprises en 2017). A chaque fois, Maurer gouverne (à la Défense en 2009-2015, aux Finances dès 2016). Deux chocs.
Vrai : les votes populaires aux implications internationales sont délicats. L’imposition des entreprises touche la lutte contre la sous-enchère fiscale. OCDE et Union européenne font pression. Mais c’est le cas aussi de l’immigration ou de nos relations avec l’Europe. Serait-ce moins le cas des avions de combat et des projets militaires ? Sûr : faire une exception pour l’imposition des entreprises pourrait paraître arbitraire. L’esprit des initiatives, des référendums et de la démocratie semi-directe, clé du système suisse, serait bousculé.
Interdire la burqa ou le niqab ? Les Femmes socialistes – réputées féministes – disent non (« 20 minutes », 28 janvier). Selon elles, l’initiative de l’UDC Walter Wobmann « Oui à l’interdiction de se dissimuler le visage » exacerberait les préjugés. Mieux vaut renforcer les droits des femmes. Or, peuple et cantons pourraient approuver l’initiative Wobmann (comme l’interdiction de nouveaux minarets en 2009). Pour certains, burqa et niqab sont des moyens de soumettre des femmes. Qui se trompe ?