Idée forte. Cassis et Balzaretti au pouvoir. Le scepticisme nouveau des Tessinois.

Ignazio Cassis et Roberto Balzaretti ! Deux Tessinois à la tête des affaires européennes et mondiales ! C’est une idée forte. Car la Suisse italienne, depuis le refus de l’Espace économique européen du 6 décembre 1992, devient l’une des régions tièdes en matière d’ouverture. Puis, le Tessin confirme souvent ce scepticisme nouveau. Il figure fréquemment dans la minorité opposée. Envoi de militaires à l’étranger en 2001. Adhésion à l’ONU en 2002. Accords bilatéraux Suisse – Union européenne. Mieux ! Il contribue fortement à l’acceptation de l’initiative UDC « contre l’immigration de masse » en 2014. Un choc.

 

Avant, ce n’est pas le cas. Le 17 mai 1992 encore, le Tessin contribue à l’adhésion au FMI et à la Banque mondiale. Le basculement a donc lieu en 7 mois. Pourtant, le très europhile Tessinois Flavio Cotti siège au Conseil fédéral (1986-1999). Il fait partie du quatuor – avec Delamuraz, Felber et Ogi – approuvant une demande d’adhésion à l’Union européenne (déposée en 1992, retirée en 2016). Mais la Ligue des Tessinois de Maspoli et Bignasca fait déjà contre-poids (dès 1991). Plus haut, en 1920, ce Tessin sera l’un des artisans de l’adhésion à la Société des Nations (SDN). Giuseppe Motta, légendaire Tessinois, gouverne (1911-1940). Temps fort.

 

Ignazio Cassis et Roberto Balzaretti peuvent-ils adoucir ce scepticisme nouveau des Tessinois ? Pas sûr. Mais, en connaissant leurs craintes (immigration, frontaliers, etc), peut-être trouveront-ils les bons accents. Mieux que des Conseillers fédéraux francophones – très présents à la tête des Affaires étrangères ? A vérifier.