Cassis contre son « alliée » UDC. Le patron des patrons tonne. Europe coriace.

Ignazio Cassis ! Ce Conseiller fédéral libéral-radical – élu grâce à l’UDC de Christoph Blocher – lâche-t-il son « alliée » ? Et d’un, le Tessinois veut conclure vite, si possible dans les 10 mois, un accord-cadre Suisse – Union européenne centré sur l’accès au marché. Car 2019, année électorale, sera moins favorable. Cassis est même plus pressé que ses collègues (ex : Alain Berset, président 2018 et socialiste, Johann Schneider-Ammann, PLR comme Cassis, Ueli Maurer, UDC blochérien). Et de deux, Cassis n’abandonne ni la libre-circulation des personnes, ni d’autres accords bilatéraux. C’est le contraire.

Même Valentin Vogt, président de l’Union patronale suisse, change de ton face à l’UDC. Les attaques du parti blochérien contre la libre-circulation et les mesures d’accompagnement l’irritent (Magdalena Martullo-Blocher en tête). Souvent critique face à l’influence de la gauche, Vogt plaide pour un front commun entre le PLR, le PDC, les socialistes et d’autres. L’UDC se retrouverait seule contre tous (« NZZ am Sonntag », « Le Matin Dimanche », 4 février). Vrai : elle aime ça.

Attention ! L’Union européenne est coriace. Prenez ses récents durcissements (« liste grise » de l’évasion fiscale, statut boursier restrictif). La bataille sera rude. Refus d’une reprise automatique du droit européen ? Tribunal arbitral mixte pour le règlement des différends – plutôt que les « juges étrangers » de la Cour européenne de Justice ? Pire ! Cette dureté serait liée aux négociations parallèles sur le « Brexit » britannique (« Le Monde », 3 février). Cela dit, l’Union européenne, malgré la montée du reste du monde, reste pour nous prioritaire (« SonntagsBlick », 4 février). Incontournable.