Les Blochers. Magdalena l’espoir. Christoph le pouvoir. Maurer et Parmelin.

2018 ! Qui pilote l’Union démocratique du centre ? A 77 ans, Christoph Blocher – stratège et rénovateur, ex-Conseiller fédéral et national – quitte la direction. Magdalena Martullo-Blocher – sa fille, cheffe d’entreprise, Conseillère nationale des Grisons – y accède. Certains en espèrent plus. Ce type de dynastie est rare. Sur 117 Sages, on connaît les Vaudois Victor et Eugène Ruffy (radicaux, père et fils), les Grisons Leon Schlumpf et Eveline Widmer-Schlumpf (UDC-PBD, père et fille). Mais les Tessinois Enrico et Nello Celio – l’un PDC, l’autre radical – ne sont pas parents. Il faut chercher.

 

Mieux ! La dynastie Blocher ne ressemble à aucune autre. Sans jamais présider l’UDC suisse, Christoph la domine, la convertit (moins d’Europe, d’ONU, d’écologie, de progrès social, etc), la fait grandir (11% en 1987, 29,4% en 2015). Cette UDC, PAB à l’origine, naît en 1917 à Zurich, en 1918 à Berne. Au début, la version pragmatique et bernoise – de Rudolf Minger à Adolf Ogi – donne le ton. Avec Blocher, la version zurichoise, plus virulente, s’impose. En 2007-2008, c’est la crise (éviction de Blocher du Conseil fédéral, élection d’Eveline Widmer-Schumpf, création du PAB). Bruits et fureurs.

 

Pronostic ? Même en coulisse, Christoph Blocher restera le vrai patron. Face à lui, même Ueli Maurer et Guy Parmelin, les deux Conseillers fédéraux UDC, ont une marge limitée. Dans un Collège à 7, c’est délicat. Maurer peine sur les avions Gripen, sur la fiscalité des entreprises. Parmelin lutte pour les Jeux Olympiques d’Hiver 2026 (le Valais vote le 10 juin), relance les avions (référendum de principe peut-être vers 2020). Blocher, lui, surveille.