L’année Berset. Scène mondiale – du brio. Scène intérieure – des duretés.

Alain Berset ! Le président 2018 affiche une aisance rare sur la scène mondiale. A Vienne, avec les Autrichiens Alexander van der Bellen et Sebastian Kurz. Aux Jeux Olympiques de Corée, avec Moon Jae-in (président du Sud) et Kim Yo Jong (sœur de l’homme fort du Nord Kim Jong-Un). Au Forum de Davos, avec Donald Trump (inimitable président des Etats-Unis). Au Bangladesh, avec des Rohingyas conquis. En juin à Genève, le Fribourgeois catholique et socialiste Berset accueille le pape argentin François. Apaisées, les tensions du « Sonderbund » et du « Kulturkampf ». Cela promet.

Au plan intérieur, la présidence Berset triomphe le 4 mars. L’initiative anti-radio-télévision « No Billag » est écrasée (succès Doris Leuthard), les impôts fédéraux plébiscités (succès Ueli Maurer). Ailleurs, le tempo est inégal. Equilibre femmes-hommes au Conseil fédéral : l’initiative du Neuchâtelois libéral-radical Raphaël Comte perce au Conseil des Etats. Egalité des salaires : cette Chambre renvoie en commission une prudente surveillance (projet Simonetta Sommaruga, socialiste comme Berset). Rien ne serait perdu ?

Les relances sont rudes. Réforme des retraites (projet Berset, avec retraite des femmes à 65 ans et TVA à 1,7% ?). Fiscalité des entreprises (projet Maurer, avec hausse des allocations familiales ?). Avions de combat (projet Guy Parmelin, vote vers 2020 ?). Agriculture et libre-échange (tension entre Johann Schneider-Ammann et le monde paysan). Suisse-Europe (projet Ignazio Cassis, avec traité arbitral ?). Le « virage à droite » de 2015 se fait plus tranchant. Sûr : le président Alain Berset ne ratera rien.