L’Europe, les paysans et le reste. Cassis, Parmelin, Schneider-Ammann. Troubles.

Troublant, le Conseil fédéral 2018 ? Deux successions, depuis les élections fédérales 2015, le poussent « à droite ». En 2015, entre Eveline Widmer-Schlumpf (PBD) et Guy Parmelin (UDC). En 2017, entre Didier Burkhalter (PLR « centriste ») et Ignazio Cassis (PLR plus « droitier »). Parmelin et Cassis – avec les « anciens » Alain Berset (PSS, président 2018), Ueli Maurer (UDC), Doris Leuthard (PDC), Simonetta Sommaruga (PSS) et Johann Schneider-Ammann (PLR) – placent leurs accents. Ou c’est le Parlement (Conseil national plus « droitier » que le Conseil des Etats). Ou le peuple. Ou tous.

Mais cette poussée « à droite » est loin d’être la règle. Prenez ce crédit de 1,302 milliard de francs destiné – sans contrepartie immédiate – aux économies fragiles de l’Union européenne. Le PLR Cassis pilote. Mais l’UDC et d’autres acteurs « de droite », voire « du centre », pourraient le bousculer. Visez cette ambition d’imposer à l’agriculture plus de libre-échange international. Schneider-Ammann, autre Sage PLR, y pousse. Mais la résistance paysanne est vive. Une commission du Conseil national veut renvoyer l’affaire. Quant aux relances de projets en panne (ex : réforme des retraites, fiscalité des entreprises, avions de combat), le succès des « droites » reste à confirmer. Les images se brouillent.

D’autres successions peuvent ajouter au trouble. Une partie se joue entre le PDC de Gerhard Pfister (à la baisse), les Verts historiques de Regula Rytz (à la hausse) et les Verts libéraux de Jürg Grossen (bilan fragile). Menacé, le siège PDC de Doris Leuthard ? Là encore, le match gauche-droite se complique. Les élections 2019 en diront plus.