Non alignée, la Suisse neutre d’Alain Berset ? Voyez ces nouvelles sanctions internationales contre la Russie de Vladimir Poutine (dont l’expulsion de diplomates). Elles suivent des cas d’empoisonnement dans la Grande-Bretagne de Theresa May. Avant de s’aligner, cette Suisse attendra la conclusion d’une enquête. Prenez la chasse menée par des juges espagnols contre le Catalan Carles Puigdemont. L’Allemagne d’Angela Merkel l’inquiète. Mais la Suisse de Berset le laisse libre à Genève. Où est la soumission ?
Alors, isolationniste, la Suisse de Berset ? Mais non. Visez ce crédit de 1,302 milliard de francs destiné à certains Etats de l’Union européenne (à l’Est et au Sud). Le Conseil fédéral confirme et lance une consultation. Pourtant, les tensions Suisse-Union incitent certains à résister (Christoph Blocher, UDC, ASIN, etc). Un vote populaire pourrait être serré. Observez la participation de la Suisse à des exercices militaires internationaux. Certes, ils respectent le Partenariat pour la Paix avec l’OTAN décidé en 1996 (sous le PDC Flavio Cotti et l’UDC Adolf Ogi). Tout comme le vote fédéral sur les coopérations militaires internationales de 2001 (sous l’UDC Samuel Schmid). Les isolationnistes, les vrais, sont irrités.
Vrai : la Suisse de Berset poursuit sa politique de neutralité toujours en mouvement. Elle s’esquisse en 1515 (Marignan), se précise en 1815 (Congrès de Vienne). Elle admet l’adhésion à la SDN (1920), au Conseil de l’Europe (1963), à l’ONU (2002), de nombreux accords Suisse-Europe. D’autres. On est loin de la quasi-fermeture chère à Christoph Blocher et aux siens. Mais ce combat continue.