Qui domine ce Conseil fédéral à 7 ? 4 élus « de droite » – les UDC Ueli Maurer et Guy Parmelin, les libéraux-radicaux Johann Schneider-Ammann et Ignazio Cassis – y font une majorité. Mais la « Basler Zeitung », proche du stratège UDC Christoph Blocher, les juge incapables de l’imposer (édition du 4 avril). Doris Leuthard, Simonetta Sommaruga et Alain Berset, une PDC et deux socialistes, seraient les vrais « moteurs ». Cette thèse très « blochérienne » contraste vivement avec l’analyse du chef socialiste Christian Levrat (« Blick » du 3 avril). Qui se trompe ?
Sûr : les « droites » ont des atouts pour dominer. Au Conseil fédéral et au Conseil national plus qu’au Conseil des Etats (plus « centriste »). En 2015, ces « droites » se renforcent même. Depuis, les élections dans les cantons corrigent peu. Car les gagnants sont bigarrés. PLR de Petra Gössi (au centre-droit). Socialistes de Christian Levrat et Verts historiques de Regula Rytz (à gauche). Mais les perdants se dispersent aussi. PDC de Gerhard Pfister et PBD de Martin Landolt (plutôt au centre?). UDC d’Albert Rösti (à droite). Restent les Verts libéraux de Jürg Grossen (faible baisse ou faible hausse, au centre). Alors ?
Qu’est-ce qui joue contre les « droites » ? Leurs divisions ? PLR et PDC s’aiment rarement. Entre eux, le fossé se comble dans des villes, ailleurs moins. En plus, le PLR se « droitise », le PDC balancerait entre « recentrage » et « retour à droite ». Quant à l’UDC, en suivant Blocher, elle coupe des ponts. Enfin, il y a le talent. Leuthard, Sommaruga et Berset – estiment certains – en auraient plus que Maurer, Parmelin, Schneider-Ammann. Pour Cassis, il faudrait attendre. Subjectif ?