Dastis, Cassis, Falciani et les Catalans. Le Jura, le « Sonderbund » et les sécessions.

Alfonso Dastis – ministre d’Espagne ! Ignazio Cassis accueille le chef espagnol des Affaires étrangères. Visite délicate. Car Genève – et la Suisse – est lieu de passage ou d’exil de figures indépendantistes de Catalogne (ex : Carles Puigdemont, Anna Gabriel, Marta Rovira). Or, la Suisse aime peu les extraditions « politiques ». Alors ? « Echange » avec l’informaticien Hervé Falciani ? Idée écartée ? Cassis offre ses bons offices. Bastis, lui, célèbre la création du canton du Jura – mais à l’intérieur de la Suisse. Seul l’ensemble de l’Espagne, dit-il, pourrait décider de l’indépendance catalane. Gel ou dégel ?

 

Avertissement : la Suisse, sur la scène mondiale, n’est pas promotrice de sécessions. Vrai : la défunte Guerre Froide suscite des « cas ». Seul celui des deux Corées lui survit. Ceux des deux Allemagnes et des deux Vietnams disparaissent avec les réunifications. Quant à la Chine continentale et à Taiwan, l’une a droit à une relation officielle, l’autre à une relation officieuse (privée même). Suisse : aucun canton, depuis l’Etat fédéral de 1848, ne fait sécession. Mais, en 1847, la Diète charge l’armée de Guillaume-Henri Dufour de dissoudre le « Sonderbund » de 7 cantons catholiques (Lucerne, Uri, Schwyz, Unterwald, Zoug, Fribourg, Valais). Cette crise, d’ailleurs, accélère la création de l’Etat fédéral. C’est une autre leçon.

 

Frank-Walter Steinmeier – président d’Allemagne ! Cette visite d’Etat, mercredi et jeudi, tombe à pic. Car les justices de Belgique et d’Allemagne – pays de l’Union européenne comme l’Espagne – n’extradent pas le Catalan Puigdemont. Quant au dégel Suisse-Union, le président Steimeier fait espérer.