Gare à l’Amérique unilatérale de Donald Trump ! La Suisse d’Alain Berset, Ignazio Cassis et Johann Schneider-Ammann, en face, affronte une épreuve redoutable. Voyez cette escalade – sur fond nucléaire – avec l’Iran de Hassan Rohani. L’équipe Trump promet des sanctions aux entreprises – américaines ou non – faisant affaires avec lui. Mais qui peut se passer du marché des Etats-Unis ? Qui va résister ? La diplomatie de Berset, Cassis et Schneider-Ammann ? L’ONU, l’OMC ou l’OCDE ? L’Union européenne, la Russie, la Chine ? Qui ?
Cette Amérique unilatérale commence avant Trump. 1900 : les Etats-Unis deviennent première puissance mondiale. Déjà, en Amérique centrale, ils osent des interventions unilatérales (le « Gros Bâton » de Theodor Roosevelt). 1920 : Woodraw Wilson est l’un des pères de la Société des Nations, mais son Sénat la refuse. Autre signal. 1945 : Franklin Roosevelt et Harry Truman co-fondent l’ONU. Mais les actions de l’Amérique, disent certains, y seront souvent un mélange d’unilatéral et d’international (ex : 1950-53, guerre de Corée ; 1962, crise des missiles avec l’URSS et Cuba ; 1963-75, guerre du Vietnam). Moins militaires, des pressions américaines unilatérales entament le secret bancaire suisse. Efficaces ?
Mais il y a le contre-exemple – sur fond nucléaire aussi – de la Corée du Nord. Les menaces de Trump y sont très unilatérales. Suivent : des échanges aux Jeux Olympiques de Pyeongchang. Le sommet entre Kim Jong-Un (du Nord) et Moon Jae-In (du Sud). La rencontre – le 12 juin à Singapour – entre Kim et Trump. Alors ? A-t-elle du bon, l’Amérique unilatérale ? Ou prend-elle des risques fous ?