21 juin ! La visite du Pape catholique François au Conseil oecuménique des Eglises à Genève ravive les débats sur les religions. François y saluera les Conseillers fédéraux Alain Berset (président 2018), Doris Leuthard, Ignazio Cassis (3 catholiques). Eux gouvernent avec Ueli Maurer, Johann Schneider-Ammann, Guy Parmelin (3 protestants), Simonetta Sommaruga (« sans-confession »). Certes, le climat est plutôt apaisé entre catholiques (37,2%), protestants (25%), « sans-confession » (24%), musulmans (5,1%), juifs (0,2%) et autres (OFS, 2014-2016). On est loin des tensions de naguère (ex : Kappel, Villmergen, Sonderbund, Kulturkampf). Mais il y a de la vivacité.
Voyez la présidence de la Fédération suisse des Eglises protestantes. La Zurichoise Rita Famos y défie le Bernois Gottfried Locher (président depuis 2011). Certes, elle perd (43/24). Mais c’est un test. Comme d’autres, le protestantisme se dit ouvert à la promotion des femmes. L’Eglise romaine, elle, reste largement dominée par des hommes célibataires (non à la prêtrise des femmes, non au mariage des prêtres). François, curieux sur presque tout, en parle peu.
Voyez le statut des musulmans en Suisse. Le Parti socialiste de Christian Levrat lui consacre un difficile débat (« SonntagsZeitung », 17 juin). Plusieurs courants s’affrontent. Certains rappellent le caractère laïciste du programme socialiste. D’autres, comme Levrat, plaident pour une intégration plus active. Mais la grande fluidité des groupes musulmans rend la démarche délicate. Minarets et burqa divisent. Indifférente aux religions, la Suisse 2018 ? Pas sûr.