Libre-échange Suisse – Etats-Unis ? Oui, la Suisse de Johann Schneider-Ammann y croit toujours. Sa Secrétaire d’Etat Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch s’y prépare (« Bund » et « Tages-Anzeiger » du 8 octobre). L’Amérique de Donald Trump pourrait être une porte de sortie. Elle boude l’Organisation mondiale du commerce (OMC), ne croit qu’à la négociation « pays par pays ». Côté suisse, d’autres fronts faiblissent. Avec l’Union européenne (UE) de Jean-Claude Juncker, l’impasse menace. Avec la Chine de Xi Jinping, l’accord de 2014 marquerait ses limites. Avec le Japon de Shinzo Abe, la Suisse souhaite ne pas se laisser contourner par un accord Japon – UE. Avec la Russie de Vladimir Poutine, le lien fraîchit. Pourquoi pas Trump ?
Or, le libre-échange, la Suisse connaît. Elle pratique une trentaine d’accords avec une quarantaine de partenaires. L’AELE de 1960 en est un pivot. Réduite à 4 pays (Norvège, Islande, Liechstenstein, Suisse), cette AELE sert de tremplin (ex : UE 1973, Singapour 2003, Corée du Sud 2006, Hong-Kong 2012). D’autres accords sont bilatéraux (ex : Japon 2009, Chine 2014). Les Etats-Unis ?
Mais il y a l’agriculture. Les Etats-Unis, grands exportateurs, exigeront son intégration. Mais, déjà, plusieurs tentatives échouent (dont en 2006). L’Union suisse des paysans (USP) de Markus Ritter et Jacques Bourgeois – avec ses alliés – est assez forte pour faire obstacle. Le libre-échange agricole est un sujet de fâcherie entre pouvoir fédéral et paysans. Cela vaut aussi pour des accords régionaux (ex : Mercosur d’Amérique du Sud). Entre Schneider-Ammann, Ritter et Bourgeois, la tension est palpable. Bref, cela promet.