Que fait la Suisse? Mort de Khashoggi. Conditions de Staline. Docteur Mussolini.

Mort de Jamal Khashoggi ! La Suisse officielle réagit prudemment au probable meurtre du journaliste d’opposition dans le consulat d’Arabie saoudite d’Istamboul. Contribuera-t-il à la suspension d’une libéralisation des exportations d’armes voulue par le Conseil fédéral ? Cette pression s’ajouterait aux coups de frein du Parlement. Certains – comme le président socialiste Christian Levrat – voudraient exclure l’Arabie saoudite du système d’échanges d’informations fiscales (« Neue Zürcher Zeitung », 22 octobre). Ira-t-on plus loin ?

 

Cette Suisse officielle, en général, réagit doucement aux règlements de compte dans les régimes plus ou moins autoritaires. Rares sont les suspensions de relations diplomatiques. Ou même les protestations publiques véhémentes. Corée du Nord de Kim Jong-Un (exécution de rivaux – parfois apparentés au dirigeant). Russie de Vladimir Poutine (empoisonnement de dissident en Grande-Bretagne). Chine de Xi Jinping (enlèvements comme celui d’un ex-président chinois d’Interpol). Par exemple.

 

L’entre-deux-guerres est différencié. URSS de Lénine et Staline : les relations diplomatiques sont rompues (1918-1946). Dépôts de la Légation suisse de Pétrograd pillés. Famille tsariste exécutée. Le rétablissement sera compliqué. Staline, l’un des vainqueurs de la guerre, posera ses conditions (départ de Marcel Pilet-Golaz, arrivée de Max Petitpierre). Italie de Mussolini et Allemagne d’Hitler : les relations sont maintenues. En 1937, l’Université de Lausanne accorde même un doctorat « honoris causa » contesté à Mussolini. Troublant ?