Doubles-nationaux? Isolationnistes? Qui a le dernier mot? Blocher, Cassis, Shaqiri et Cie.

Quel contraste ! Les Suisses possédant deux nationalités (ou plus) forment désormais le quart. Ils pourraient être une majorité dans 20 ou 25 ans (« 20 Minuten », « Le Temps »). En même temps, la pression isolationniste est forte. La multiplication des personnes à nationalités multiples n’empêche pas des résistances. Refus de l’Espace économique européen en 1992. Initiative UDC « contre l’immigration de masse » en 2014. Retrait de la demande d’adhésion à l’Union européenne en 2016. Echec redouté de l’accord-cadre Suisse-Union en 2019. Et cela continue.

 

Pacte ONU sur les migrations ? Des élus freinent. Traité ONU pour l’interdiction des armes nucléaires ? Le Conseil fédéral attend. Ventes d’armes vers les régions en conflit ? Il sera tenté. Enfin, l’UDC de Christoph Blocher totalise 29,4% des voix en 2015 et reste premier parti. Fermement.

 

Vrai : les signaux contraires sont nombreux. Adhésion au Conseil de l’Europe (1963). Convention européenne des droits de l’homme (1976). FMI et Banque mondiale (1992). Article antiraciste du Code pénal (1994). Organisation mondiale du Commerce (1995, GATT dès 1966). ONU (2002). Initiative UDC « contre les juges étrangers » refusée (2018). Il y a des cas limites. Election au Conseil fédéral 2017 : le Tessinois Ignazio Cassis lâche sa nationalité italienne, le Genevois Pierre Maudet abandonnerait sa nationalité française en cas d’élection. Match de football Suisse-Serbie 2018 : les gestes des footballeurs Xhaka et Shaqiri évoquent une nostalgie du Kosovo. Suisse de la fermeture ? Suisse de l’ouverture ? Qui aura le dernier mot ?