L’Europe ? Cassera-t-elle la Suisse des 4 langues et des 26 cantons en 2019 ? Romands d’un côté ? Alémaniques et Italophones de l’autre ? C’est un peu ce qui se passe en 1992 (non à l’Espace économique européen) et 2014 (oui à l’initiative UDC « contre l’immigration de masse »). Le péril serait-il moindre sur un accord-cadre Suisse-Europe ? Ou sur la libre-circulation des personnes ? A voir.
Les langues ? L’enseignement des langues nationales et de l’anglais mondialisé divise (Thurgovie lutte). Il y faut de fermes pressions fédérales (Constitution, Alain Berset). Pourtant, la Suisse plurilingue est ancienne (Fribourg entre en 1481, Grisons, Tessin et Vaud en 1803, Valais, Neuchâtel et Genève en 1815, Jura 1979). Elle connaît certes des tensions (ex : 1ère Guerre mondiale, Berne-Jura). Mais quoi ! On entre dans la Suisse des 4 langues. Qui en sort ?
Les religions ? Ce péril de sécession est aujourd’hui invisible. Mais voyez les guerres entre protestants et catholiques de Kappel et Villmergen (1529, 1531 ; 1656, 1712). Prenez la guerre du Sonderbund entre pouvoir libéral-radical et 7 cantons catholiques (1847). Sécession ? L’armée fédérale de Dufour y met une fin. Le Kulturkampf en est une suite (1870). L’antisémitisme ? Lui subit des échecs (1866, liberté d’établissement des juifs, 1993, Ruth Dreifuss au Conseil fédéral). Crainte d’un Islam « dur » ? Elle cible les minarets (2009), la burqa (2013 TI, 2018, SG). Et ce n’est pas tout. Constitutions révisées (1848, 1874, 1999) ? Droits sociaux (Grève générale 1918, AVS 1947, etc) ? Immigration et asile ? D’autres encore peuvent unir – ou chahuter – les 4 langues et les 26 cantons. Les casser ?