« Proportionnelle » – deux fêtes. Albert Rösti – l’AVS. Axel Weber – l’Europe.

2019 – bon anniversaire ! Les Suisses y célèbrent deux fois la « politique proportionnelle ». 1919 – au Conseil national. 1959 – au Conseil fédéral. Avec ses 100 ans, celle de la Chambre du peuple est gravée dans la Constitution. Avec ses 60 ans, celle du Gouvernement – sans texte contraignant – dure. Toutes deux transforment la Suisse. Avec des retournements. Conseil national : 1919 s’accompagne certes de pertes PLR (alors radicaux), de gains PSS (socialistes), PDC (conservateurs) ou UDC (PAB). Conseil fédéral : 1959 sonne bien comme un succès PDC et PSS. Mais, en 2019, UDC et PLR donnent le ton. Là non plus, il n’y a pas de « sens de l’histoire ».

 

Utile précaution ? Les Suisses n’étendront pas la « politique proportionnelle » au Conseil des Etats. Les projets ne dépasseront jamais les velléités. Seuls Jura et Neuchâtel s’y mettent. Les autres cantons gardent le mode majoritaire. Conséquence ? Sur 46 Sénateurs, certains y gagnent. 13 PDC (11,6% des voix en 2015), 13 PLR (16,4%), 12 PSS (18,8%). D’autres y perdent. 5 UDC (29,4%), 1 Vert (7,1%, Robert Cramer), 1 PBD (4,1%, Werner Luginbühl), aucun Vert libéral (4,6%). Plus Thomas Minder (indépendant). D’ailleurs, le mode majoritaire a des amis. La Grande-Bretagne et les Etats-Unis, démocraties historiques, en sont de fervents adeptes. Alors ?

 

Voyez l’UDC d’Albert Rösti. Elle se sent bien comme ça. Outre l’immigration et l’Europe, elle compte même lancer une initiative pour sauver l’AVS (« Blick »). Prenez l’Europe. L’UBS d’Axel Weber, elle, adjure l’Union européenne de faire une meilleure offre à la Suisse (« Bund » et « Tages Anzeiger »). On est sur d’autres planètes.