Maurer. Mal-aimé, puis chouchou. 122, puis 201 voix. Europe, réélection, succession.

Ueli Maurer ? Mal-aimé ou chouchou ? 2008 :  le Parlement élit ce Zurichois UDC au Conseil fédéral de justesse au 3e tour par 122 voix. Hansjörg Walter – président de l’Union suisse des paysans – en rafle 121. 5 décembre 2018 : ce Parlement place brillamment Maurer à la présidence 2019 par 201 voix. Maurer est pourtant proche de Christoph Blocher. Consécration ?

 

Oui, l’image d’Ueli Maurer change. En passant de la Défense aux Finances (dès 2016), il convainc mieux. Le dossier Suisse-Europe tourne à son avantage. Le projet d’accord-cadre provoque un renversement d’alliances. L’UDC de Blocher le refuse pour des motifs souverainistes – mais n’est plus seule. Syndicats, socialistes et gens de gauche le combattent à leur tour – pour défendre les salaires. Des figures comme Paul Rechsteiner, Pierre-Yves Maillard, Adrian Wüthrich ou Christian Levrat les emmènent. A gauche, on regarde Maurer autrement. « Au milieu », PLR, PDC, PBD, Verts libéraux et une partie des patrons – plutôt bienveillants – peinent à faire contrepoids.

 

Question : Ueli Maurer, à fin 2019, est-il toujours partant pour continuer ? A-t-il démenti ? Né en 1950, doyen du Gouvernement, il aura 69 ans. Or, les carrières de Conseiller fédéral ne franchissent plus guère la limite des 70 ans. L’UDC suisse voudra-t-elle toujours de lui ? Comment y juge-t-on son indépendance, sa loyauté ? Y a-t-il des candidates ou candidats crédibles à la succession ? Qui, le Parlement – à majorité non-blochérienne – peut-il élire ? Roger Köppel ? Magdalena Martullo-Blocher ? Qui ?