Binationaux en cible. Chiesa contre Cramer. Cassis contre Maudet. Merkel avec Macron.

Binationaux ? Multinationaux ? Les élus fédéraux – Conseillers nationaux et Conseillers aux Etats – doivent-ils publier leurs attaches ? Une Commission du Conseil des Etats (« centriste ») suit sa sœur du Conseil national (« droitier »). L’idée vient de Marco Chiesa – Conseiller national et UDC tessinois. Ce qui le dérange, c’est qu’un bi-national puisse participer à la vie politique d’un autre pays. Décision est prise : en Commission du National par 15/7, en Commission des Etats par 6/2 (et une abstention). Minoritaire, le Vert genevois Robert Cramer se dit choqué et attristé. Le projet continue.

 

Ce projet suit l’élection de 2017 au Conseil fédéral du Tessinois Ignazio Cassis au détriment du Genevois Pierre Maudet (PLR tous deux). L’UDC refuse des candidats binationaux. Cassis renonce à sa nationalité italienne avant l’élection. Le groupe UDC vote pour lui. Et il est élu. Maudet, lui, s’engage à renoncer à sa nationalité française en cas d’élection. Et il est battu. Cela dit, l’élection d’un Conseiller fédéral bi-national n’est pas interdite. Cas célèbre : Emil Frey, Conseiller fédéral PLR 1890-1897, est bi-national suisse et américain. Il participe même à la Guerre de Sécession – avec les Nordistes.

 

Tout cela coïncide-t-il avec la montée – en Suisse et ailleurs – de mouvements souverainistes ? L’UDC de Marco Chiesa et Christoph Blocher marque là un point. Les difficultés de l’accord-cadre entre la Suisse et l’Union européenne s’en rapprochent. Dans l’Union elle-même, l’Allemande Angela Merkel et le Français Emmanuel Macron – en concluant un nouveau traité – sont parmi les rares à prendre le contrepied. Chapeau ?