Ni Guaido ni Maduro. Staline. Mao. Khashoggi. La diplomatie et le vide.

Troublée, la Suisse d’Ueli Maurer et Ignazio Cassis ? Venezuela : elle ne reconnaît ni Juan Guaido (président autoproclamé) ni Nicolas Maduro (actuel président). Elle ne s’aligne sur personne. Ni sur l’Américain Trump et les régimes « de droite » d’Amérique latine (pour Guaido). Ni sur la Russie de Poutine, la Chine de Xi Jinping et les régimes « de gauche » de la région (pour Maduro). Ignazio Cassis et sa Secrétaire d’Etat Pascale Baeriswyl donnent le ton.

 

Diplomatie « du vide » ? Ce serait une rareté. Principe : la Suisse reconnaît, non les Gouvernements, mais les Etats. Après une longue « non-relation » (1918-1946), la Suisse de Max Petitpierre noue avec l’URSS de Staline. Mais, à la fin de la guerre civile chinoise (1949), elle choisit la Chine continentale de Mao (1950). Pas Taiwan où se réfugie Chiang. Or, Taiwan possède un Etat. Autre cas limite ? Après-guerre, les divisions en deux Etats rivaux du Vietnam (réunifié en 1976), de l’Allemagne (réunifiée en 1990) et de la Corée (toujours divisée) – toutes liées à la Guerre Froide – sont des casse-tête.

 

L’Arabie saoudite du journaliste assassiné Jamal Khashoggi est un autre « cas ». Curieusement, Ueli Maurer, président UDC 2019 et chef des Finances, juge l’affaire réglée. Et il confirme son intention de se rendre dans le royaume pétrolier. Mais, en cela, Maurer semble prendre le contrepied de Guy Parmelin (UDC comme lui, Economie), d’Ignazio Cassis (PLR, Affaires étrangères), du Collège à 7. Eux seraient favorables à des relations à un bas niveau. Les Gouvernements, non ? Les Etats, oui ? Pas si facile.