14 juin – grève des femmes ? Il y a de quoi. L’Office fédéral de la Statistique confirme de gros écarts de salaires au détriment des femmes. Globalement, l’écart serait de 16,7% dans le secteur public, de 19,6% dans le secteur privé. En déduisant les différences « explicables », l’écart « non explicable » resterait de 5,8% dans le public, de 8,4% dans le privé (« Neue Zürcher Zeitung »). Bref, ni le suffrage féminin fédéral de 1971, ni l’égalité femmes-hommes de 1981/1995 n’y suffisent. La lutte continue.
Moment « M » ? Oui, l’ambiance est bonne. 5 décembre 2018 – le Parlement propulse Viola Amherd (PDC) et Karin Keller-Sutter (PLR) au Conseil fédéral. Elles rejoignent Simonetta Sommaruga (PSS). Ce doublé est une première. Le rythme d’élection de Conseillères fédérales, amorphe depuis le « pic » de 2010, revit. Elisabeth Kopp est élue en 1984, Ruth Dreifuss en 1993, Ruth Metzler en 1999, Micheline Calmy-Rey en 2002, Doris Leuthard en 2006, Eveline Widmer-Schlumpf en 2007, Simonetta Sommaruga en 2010. En 2010-2011, elles sont 4 sur 7. Ce même Parlement vote une surveillance prudente de l’égalité des salaires. Un renforcement de la place des femmes à la tête d’entreprises est lancé. 14 juin, grève des femmes (après celle de 1991). 20 octobre, élections fédérales. On mobilise.
1er février 1959 – quel échec ? Le premier projet de suffrage féminin fédéral, il y a 60 ans, est refusé. Seuls Vaud, Neuchâtel et Genève disent oui. C’est le départ d’une conquête. Vaud, le même jour, vote le suffrage féminin cantonal. Neuchâtel et Genève suivent. D’autres reprennent courage. On connaît la suite. Et la fin ?