Terroristes ou djihadistes. Torture et mort. Keller-Sutter face au Parlement. Ecrasant.

Choc ! Peut-on renvoyer un terroriste étranger dans son pays – même s’il est menacé de torture et de mort ? Eh bien, le Conseil des Etats dit « oui » par 22 voix à 18. La motion vient du Conseil national. Pour une majorité, il en va de la sécurité de la Suisse. La Conseillère fédérale PLR Karin Keller-Sutter, nouvelle cheffe de Justice et police, tente vainement de l’en dissuader. Car agir ainsi serait aller contre la Constitution suisse, la Convention européenne des droits de l’homme ou les Conventions de Genève. Des élus comme Pascale Bruderer (PSS/Argovie) ou Andrea Caroni (PLR/Appenzell RE) disent leurs doutes.

 

Piquant ! Ce bras de fer sur les terroristes étrangers renverse le dur débat sur le rapatriement de djihadistes suisses. Rappelez-vous. La même Karin Keller-Sutter et le Conseil fédéral ne feront aucun geste pour rapatrier ces djihadistes suisses. Ils misent sur la justice sur place, voire sur la justice internationale. Eux aussi donnent la priorité à la sécurité de la Suisse. Mais des objections fusent. Précarité de la justice dans les zones de conflit. Menaces de torture et de mort. Karin Keller-Sutter et le Parlement échangent-ils les rôles ?

 

Vrai : la sécurité de la Suisse est décisive. Mais le refus suisse de la peine de mort et de la torture est universel. Il vaut pour les djihadistes suisses comme pour les terroristes étrangers – aussi peu sympathiques soient-ils. Pour le Conseil fédéral, le Parlement et les Tribunaux, il s’agit donc de trouver des solutions humainement acceptables. Karin Keller-Sutter et le Parlement viennent de commencer. Dilemme écrasant.