Le Tessin, les 4 langues et les 26 cantons. Le « fossé vert » et le reste.

Le Tessin de langue italienne vote-t-il autrement qu’ailleurs en Suisse ? Pas toujours. Au sommet, le PLR s’y tasse (23 sièges sur 90 au Grand Conseil, -1). L’essoufflement de la Lega (18, -4) est en partie compensé par l’UDC (7, +2). Moins qu’ailleurs en Suisse, le PDC perd un peu (16, -1). Quant à la stagnation socialiste (13), elle est relativisée par d’autres gauches (5, +3), peut-être par « Plus de femmes » (+2). Surtout : les Verts tessinois font du sur-place (6).

 

Ailleurs en Suisse ? Voyez les gagnants – entre 2016 et 2019 – dans les Parlements cantonaux (« Neue Zürcher Zeitung »). La grande différence, c’est la progression des Verts historiques de Regula Rytz (+41 sièges), du PLR de Petra Gössi (+30), des socialistes de Christian Levrat (+23) et des Verts libéraux de Jürg Grossen (+16). Cela dit, dans les derniers mois, ce sont surtout les Verts des deux familles qui marquent des points. Prenez les perdants. L’UDC (-41) ? Au Tessin, l’allié Lega recule aussi. Et l’UDC ne compense qu’en partie. Le PDC (-35) ? Pertes plus fortes ailleurs qu’au Tessin. Le PBD (-21) ? Le Tessin se compare peu.

 

Au total, c’est sur les Verts – historiques et libéraux – que le fossé est le plus large entre la Suisse italienne et le reste du pays. Sur d’autres fronts, il y a parfois des ressemblances. Ou des compensations. PSS et autres gauches. UDC et Lega. Pour le PDC, le PLR et d’autres, les élections fédérales du 20 octobre en diront plus. Alors ? Cassure dans la Suisse des 4 langues et des 26 cantons ? Pas vraiment. Mais chacun y met ses accents.