Notre-Dame en feu. Religion 2019. Jean-Paul II et François. Luther, Zwingli, Calvin.

Morte, la religion ? Voyez l’émotion inouïe suscitée par Notre-Dame de Paris en feu. En Suisse, tous les médias, ou presque, enquêtent sur la protection du patrimoine religieux de chez eux. Pourtant, la spiritualité y serait en déclin. 25% des gens s’afficheraient « sans appartenance religieuse » (Office de la Statistique, 2015-2017). Et ils augmenteraient. Mais attention ! Il resterait 36,5% de catholiques-romains, 24,4% de protestants (Eglises nationales), 5,2% de musulmans, 0,3% de juifs, d’autres groupes. Tout de même.

 

Voyez le préambule de la Constitution fédérale de 1999 : « Au nom de Dieu Tout-Puissant ! ». Prenez les mesures proposées pour protéger les juifs, les musulmans et d’autres minorités. A l’opposé, visez l’interdiction de nouveaux minarets (initiative fédérale UDC acceptée en 2009). Ou le bannissement de burqa et niqab (Tessin, Saint-Gall, initiative fédérale discutée). Le Conseil fédéral, lui, préfère sanctionner la dissimulation du visage dans des situations concrètes (ex : face à des autorités publiques). Gagnera-t-il ?

 

Ce qui s’oublie ? Ce sont peut-être – en 2019 – les guerres « à l’ancienne » entre protestants et catholiques (Kappel 1529/1531, Villmergen 1656/1712). Ou les chocs entre libéraux-radicaux et partisans du pape (Sonderbund 1847, Kulturkampf 1870). Ou encore, les rigueurs abolies (1866, juifs libres; 1973/2001, jésuites, couvents et évêchés libérés). Aujourd’hui, les visites de papes catholiques sont accueillies sans drame (ex : Jean-Paul II, 1984, 2004 ; François, juin 2018). Les pères de la Réforme protestante sont célébrés sans crise (Luther 1517, Zwingli 1519, sans doute Calvin 1536). Morte, la religion ?