Russie de Vladimir Poutine ? Des candidats sont interdits d’élections. Manifestations dispersées. Personnes arrêtées. Chine de Xi Jinping ? Sur le Continent, les dissidences sont combattues, les minorités sous pression (ex : Tibet, Xinjiang). A Hong-Kong (ex-Colonie britannique, Région administrative spéciale depuis 1997), des mouvements contre une loi d’extradition vers la Chine se prolongent, le pouvoir chinois donne de la voix. A Taiwan (île nationaliste séparée depuis 1949), la démocratie pluraliste progresse. Or, Russie et Chine – depuis 1945 – occupent 2 des 5 sièges permanents du Conseil de sécurité de l’ONU. Que fait la Suisse ?
La Suisse, elle, est bien perçue en Russie de Poutine comme en Chine de Xi. Russie : l’inauguration d’une ambassade suisse rénovée à Moscou – avec des parrains contestés, il est vrai – est un succès pour le ministre PLR Ignazio Cassis. Chine : le dernier voyage du président UDC Ueli Maurer suscite moins de critiques que d’éloges. Il arrive à nos Sages de dialoguer sur les droits humains dans ces terres autoritaires – ou semi-autoritaires. Pour quels résultats ? Modestes ?
Voyez aussi la Corée du Nord. Le séjour en Suisse du jeune Kim Jong-Un ne le fait pas abandonner la ferme dictature de ses père et grand-père. Prenez l’Arabie saoudite du Prince Héritier Mohammed Ben Salmane ou l’Iran d’Hassan Rohani. La Suisse d’Ignazio Cassis et Pascale Baeriswyl peut contribuer à l’abaissement des tensions. Mais elle a peu de prise sur les régimes intérieurs. Décidément, la transmission entre les deux moitiés de la Planète des Valeurs – ex : Démocratie, Etat de droit, Droits humains – reste rocailleuse.