Europe hors-jeu? Cachemire, Hong-Kong, Groenland et Cie. Maurer, Cassis et les 7.

Suisse – quelle politique étrangère ? L’Europe perd-elle sa priorité face au reste du monde ? L’accord-cadre entre la Suisse et l’Union européenne est menacé d’un gel de longue-durée. Les divisions internes, dans l’Union, s’accroissent. La Grande-Bretagne s’éloigne. La nouvelle Commission d’Ursula von der Leyen, dès le 1er novembre, est une promesse.

 

En échange de quoi ? Les Etats-Unis de Donald Trump ? « Avenir Suisse », proche des patrons, pousse à un traité de libre-échange (malgré l’obstacle agricole). Mais ces mêmes Américains, par leurs initiatives isolationnistes, fâchent une partie de la planète. Conflit commercial avec la Chine. Tensions nucléaires avec l’Iran et la Corée du Nord. Irritation pour l’offre d’achat du Groenland au Danemark ami. Voyez, il est vrai, l’achat de 1803 de la Louisiane à la France, de 1819 de la Floride à l’Espagne, de 1867 de l’Alaska à la Russie. Mais quand même.

 

L’Asie ? C’est une région à risques. Prenez Hong-Kong et les menaces de la Chine continentale. Visez la tension entre Japon et Corée du Sud – sur fond de passé colonial et militaire. Observez le Cachemire et la montée des périls Inde-Pakistan. Or, 6 puissances nucléaires « officielles » sur 8 – Inde, Pakistan, Chine, Corée du Nord, Russie, Etats-Unis – y voisinent (France et Grande-Bretagne sont les 2 autres). Pour la Suisse des bons offices, ce sont des occasions de se rendre utile. Tout cela ne met pas l’Europe hors-jeu. Mais, pour Ueli Maurer, Ignazio Cassis et leurs 5 collègues du Conseil fédéral, le champ d’action grandit encore.