Peuple et Parlement plus unis que jamais? Les surprises de Silvano Moeckli.

Peuple et Parlement, en Suisse, seraient-ils plus unis que jamais ? Eh bien, Silvano Moeckli, ancien professeur à l’Université de Saint-Gall, en fait une démonstration surprenante (« Neue Zürcher Zeitung », 27 août). Le taux de désaveux entre Peuple et Parlement tomberait – entre 1848 et 2018 – de 80% à moins de 20%. Chute quasi-continue. On observe parfois de lentes remontées – comme entre 1891-1900 et 1941-1950. Mais elles ne durent pas.

 

Bizarre ? Bref, le pouvoir monocolore des fondateurs libéraux-radicaux de 1848 ne serait pas synonyme d’harmonie entre Peuple et Parlement. Se ressent-il de la Guerre du Sonderbund de 1847 ? 7 PLR sur 7 – dont Jonas Furrer, Henri Druey ou Stefano Franscini – siègent dans le premier Conseil fédéral. Puis, cette disharmonie décline. Coïncidence ? Des Sages d’autres partis s’installent. Un PDC en 1891 – Josef Zemp. 2 PDC en 1919 – Jean-Marie Musy plus Giuseppe Motta. Un PAB-UDC en 1929 – Rudolf Minger. Un PSS en 1943 – Ernst Nobs. 2 PSS en 1959 – Willy Spühler et Hans-Peter Tschudi. 2 UDC en 2003 – Christoph Blocher plus Samuel Schmid. Puis, dès 2015 – Guy Parmelin plus Ueli Maurer. Aujourd’hui, Maurer et Parmelin gouvernent avec les PSS Simonetta Sommaruga et Alain Berset, les PLR Ignazio Cassis et Karin Keller-Sutter, la PDC Viola Amherd. Accalmie, vraiment ?

 

Tout cela tranche d’avec d’autres analyses. Certains, au contraire, devinent une hausse des tensions. Elles suivraient la transformation du PAB-UDC – de Minger à Blocher – en une nouvelle force conservatrice et nationaliste. Le taux de rejets, au Parlement surtout, tendrait à augmenter. Jugement à réviser ?