Coronavirus et démocratie. Chine, Russie, Inde, Allemagne, Japon. Et la Suisse.

Enigme ! Le Coronavirus de Wuhan et la mort d’un médecin courageux rendront-t-il la Chine démocratique ? Depuis 1949, le pouvoir communiste règne seul. 71 ans. Entre Mao Tsé-Toung, Deng Xiaoping et Xi Jinping, les virages sont pourtant vertigineux. Economie plus libérale de 1978. Répression de Tian Anmen de 1989. Retour de Hong-Kong/Macao de 1997/1999. Pluralisme de la rebelle Taiwan. Mais aucun de ces virages ne provoque le déclic démocratique sur le Continent. La Suisse de Max Petitpierre, dès 1950, noue des relations avec la Chine de Mao. Puis, s’ouvre un discret dialogue sur les droits humains. 71 ans pour rien ?

 

Vrai : il n’y a pas d’automatisme entre dictature et démocratie. L’URSS – entre Lénine et Gorbatchev – dure de 1917 à 1991. 74 ans. Mais la Russie de Poutine n’est qu’en partie pluraliste. Lors d’élections, les autorités écartent des candidats gênants. L’Inde de Nehru émerge en 1947 comme une démocratie prometteuse. Mais la poussée hindouiste du pouvoir Modi depuis 2014 inquiète ses minorités. Inversement, il faut le choc de la défaite de 1945 pour qu’Allemagne et Japon trouvent – ou retrouvent – le goût de la démocratie.

 

Pour la Suisse – quelle désillusion ? Cette démocratie historique n’adhère qu’en 1963 au Conseil de l’Europe – place forte des droits humains. Sa Convention est une référence. Pire ? La Suisse n’adhère qu’en 2002 à l’ONU – autre place forte. Sa Déclaration universelle est une autre référence. A chaque fois, la Suisse hésite. Car elle devra se frotter à des acteurs répressifs (à l’ONU surtout). Ne pas y aller ? Peut-être parce que le Coronavirus de Wuhan ne démocratisera ni la Chine de Xi Jinping ni personne ? Mais qui sait ?