Curieux ? Le Conseil fédéral – face au Coronavirus – n’explose pas. Mais il y a tensions. Les 7 Sages – comme leurs 4 partis – diffèrent sur les restrictions, sur la sortie. Deux points sensibles – entre gauche et droite – sont l’économie et la santé. Quel degré de priorité entre elles? Le report d’une sortie par étapes du 19 au 26 avril est un symbole. Les 7 Sages restent ensemble. Or, tous sont impliqués. PSS Simonetta Sommaruga et Alain Berset. PDC Viola Amherd. PLR Ignazio Cassis et Karin Keller-Sutter. UDC Guy Parmelin et Ueli Maurer. Qui s’étonne ?
Vrai : le Conseil fédéral explose peu. Mais voyez – hors-Coronavirus – l’Europe et l’immigration. Le fossé est profond. Entre les 4 partis. Mais aussi entre les 7 Sages. Accord-cadre. Libre-circulation des personnes. Des divergences peuvent surgir sur quasiment tout. Impôts. Prévoyance vieillesse. Climat. Asile. Aide au développement. Libre-échange. Avions et armée. Eux non plus ne provoquent pas de rupture visible. Aucun des 4 partis ne claque la porte. D’autres veulent entrer. Ailleurs en démocratie, il peut en aller autrement.
1953 ! La démission du socialiste Max Weber est une exception célèbre. Le peuple vient de rejeter une réforme des finances. Cette réforme, d’ailleurs, ne plaît guère à Weber. En plus, il est alors seul PSS à l’Exécutif (face à 3 PLR, 2 PDC et 1 UDC). 6 ans s’écoulent sans PSS. En 1959, Willy Spühler et Hans Peter Tschudi sont élus à deux. C’est le début du Conseil fédéral « à la proportionnelle ». D’autres Sages ne sont pas réélus (4 sur 119). Ou sont poussés dehors. Ou s’en vont déçus. Mais Max Weber 1953 reste une rareté. Le Coronavirus en est une autre.