La rente-pont, l’Europe et l’Etat social. Les surprises du nouveau pouvoir suisse.

Non à la rente-pont ? Non aux chômeurs de 60 ans et plus ? Un comité lance le référendum. Le Valaisan Jean-Luc Addor et d’autres élus UDC en font partie. Les jeunes UDC l’appuient. Délai pour les 50.000 signatures : 8 octobre. L’UDC suisse, elle, préfère se concentrer sur son initiative du 27 septembre contre la libre-circulation des personnes. Les opposants à la rente-pont y dénoncent un moyen de torpiller l’initiative. Cette rente-pont, selon eux, inciterait à licencier des travailleurs âgés. Pas moins.

 

Vrai : deux débats acharnés se combinent. L’un vise le lien entre la Suisse et l’Union européenne. L’autre cible l’extension de l’Etat social. Du coup, la rente-pont pour travailleurs âgés rejoint le congé-paternité à 2 semaines (lui aussi au menu du 27 septembre). A chaque fois, la contestation vient notamment d’élus UDC. Des fissures y apparaissent (NZZ, cas du congé-paternité). Au centre-droit PLR, peu d’opposants déclarés s’affirment. Au centre et à gauche, encore moins. Attention ! Ces campagnes commencent.

 

Ce qui arrive au pouvoir suisse 2020 est piquant. Sur le papier, le Conseil fédéral penche toujours « à droite ». UDC Ueli Maurer et Guy Parmelin. PLR Ignazio Cassis et Karin Keller-Sutter. PDC Viola Amherd. PSS Simonetta Sommaruga et Alain Berset. Le Parlement, malgré la poussée des familles vertes, n’est pas vraiment « de gauche ». Et pourtant ! C’est bien « à droite » que se manifestent les irritations les plus visibles. Les colères du stratège UDC Christoph Blocher sont un signe. Alors ? Le dur combat contre le Coronavirus change-t-il les rapports de force ? A creuser ?