Coronavirus – qui gouverne la Suisse ? Le bras de fer s’engage entre le Conseil fédéral et le Parlement. Le projet de loi destiné à intégrer dans le droit ordinaire des décisions prises dans l’urgence par le Gouvernement suscite la controverse (rtsinfo.ch). Au milieu, le PDC acquiesce. A gauche, les correctifs fusent. A droite, UDC et PLR s’opposent. Selon certains, le Conseil fédéral – omniprésent dès le début de la pandémie – garderait trop de pouvoir. Et le Parlement n’en récupérerait pas assez. Plusieurs décisions sont applicables jusqu’en septembre. L’idée est de les prolonger jusqu’en 2022. Santé. Justice. Asile. Culture. Assurance-chômage. Et on en passe.
Etrange bras de fer ? Car le Législatif, jusqu’à présent, se montre plutôt docile face à un Exécutif fonceur. Les sessions de mai et juin ne montrent pas des parlementaires en état d’insurrection. Au contraire, ils sont prompts à ratifier ce qu’on leur présente. Il leur arrive d’en rajouter. Des commissions et délégations du Parlement sont associées. Bref, le Parlement, s’il devait rejeter cette « Loi Covid », aggraverait-il sa propre marginalisation ?
Mieux ! Le Conseil fédéral 2020 est, au fond, un Parlement en miniature. Avec – peut-être – un excès de poids « côté droit ». UDC Guy Parmelin et Ueli Maurer. PLR Ignazio Cassis et Karin Keller-Sutter. PDC Viola Amherd. PSS Simonetta Sommaruga et Alain Berset. Tous viennent du Parlement. En plus, tous sont élus par le Parlement. Enfin, tous « portent » les décisions de l’ère Coronavirus. Cela dit, cette controverse tombe bien. Equilibre des pouvoirs. « Freins et contrepoids ». Démocratie en exercice. On en redemande.